10 février 2010
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Je suis allée voir Lebanon de Samuel Maoz, Lion d'or du Festival de Venise 2009, présenté par la critique du Canard Enchainé en ces termes : "Plus antimilitariste, tu meurs". Quatre jeunes hommes sont enfermés dans un tank et doivent participer à une attaque contre une ville Libanaise déjà détruite. Ils ont peur, ils ne désirent pas tuer, ils désirent vivre.
Est-ce un film antimilitariste pour autant ? Sur les mobiles de la guerre, aucune explication ; par contre l'agencement des séquences tend à donner une vision plutôt positive de l'armée d'Israël et le film pourrait être interprété comme un argumentaire en faveur du recours exclusif à une armée de métier.
Premier affrontement : les soldats dans le tank ont reçu l'ordre d'intimider les voitures civiles venant à leur rencontre, en tirant un coup à droite, un coup à gauche. Si le véhicule ne s'arrête pas, de le détruire avec ses passagers.
Que se passe-t-il ? Le jeune homme hésite à tirer, il a peur, perd ses moyens. Les coups partent du véhicule en face, le sang coule dans le camp israëlien, un homme meurt. Le véhicule suivant sera immédiatement détruit, la consigne qui veut que le chauffeur soit d'abord intimidé ne sera pas respectée, le coup, mal dirigé mutilera un homme profondément pacifiste qui mourra le mot paix sur les lèvres, achevé par les tirs israëliens.
Moralité, il faut laisser les armes à ceux qui savent s'en servir.
Passons sur la façon dont sont présentés les phalangistes arabes qui soutiennent l'armée d'Israël, des brutes perverses auxquelles les soldats israëliens ne peuvent faire confiance. Le prisonnier syrien est terrifié par leur apparition. Les soldats israëliens eux respecteront les lois de la guerre et ne le soumettront pas à la torture.
Lebanon, un film pas si antimilitariste que ça. La façon dont il est promu laisse perplexe,
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humeurs
7 février 2010
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15:45
Ne parlons plus de l'image mentale que nous nous faisons d'une oeuvre ou de l'illustration d'un texte littéraire (voir illustration du texte de Kleist, le théâtre de marionnettes), intéressons nous à la médiatisation de l'oeuvre, à la reproduction qui va être véhiculée sur le papier glacé et sur les écrans télé, intéressons nous à son image.
Alors que je m'occupais d'une galerie d'art contemporain, j'en suis arrivée à la conclusion que l'oeuvre pour toucher un vaste public devait être photogénique, donc simple à photographier. L'oeuvre qui aurait du succès serait celle qui serait la plus à même d'impressionner convenablement la pellicule. D'où sans doute le succès de la photographie ou de la vidéo.
Ce que nous sommes amenés à apprécier n'est plus l'oeuvre de départ, mais celle mise en scène par un photographe, présentée sous un éclairage précis, d'où également la multiplication des installations où l'oeuvre n'existe plus uniquement dans son rapport à celui qui la regarde, mais en situation, indissociable de l'espace et des objets qui l'entourent.
Par jeu, pour tester ma théorie, je me suis mise à créer des images numériques à partir de dessins croqués rapidement et sans grand soin, faisant l'hypothèse que les logiciels de traitement de l'image palieraient l'indigence de mon coup de crayon.
Bingo !
Le dessin est faible plutôt confus, la photo par la vertue du recadrage me permet d'apporter les premières corrections. Toujours peu satisfaisante, l'image est soumise aux logiciels dont j'explore les possibles.
Le portofolio Saint Marc présente les points d'étape de la première photo du dessin à l'état brut à l'image finale.
A cette occasion, j'ai fait une découverte étrange. En dessinant, je ne pensais pas aux ors de Saint Marc. Je ne pensais à rien. Mais au moment de retravailler le dessin, j'avais en tête un voyage fait à Venise des années auparavant. Inconsciemment, j'ai cherché l'émotion ressentie devant les mosaïques de la basilique.
La méthode a ses limites et les images créées dans ce contexte ont du mal à échapper au stéréotype. Mais d'après les réactions les stéréotypes ne laissent pas tout le monde insensible. Et vous, qu'en pensez-vous ?

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7 février 2010
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13:59
A l'occasion de mon emménagement dans un nouvel appartement, j'ai pu constater combien nos sens sont atrophiés. Regardez l’image de gauche : il s’agit du lino qui recouvre le sol de mon séjour. Ce revêtement a été confondu par deux de mes visiteurs avec un parquet en bois hors du commun. Ces derniers ont été trompés par trois de leurs sens : la vue, le toucher, l'ouïe. Ils avaient marché sur le lino, c'est à dire qu'ils en avaient éprouvé le texture (glissant pas glissant, lisse ou présentant des aspirités, sonore ou chuintant d'un"poc poc" propre au plastique), avant de lancer un surprenant : | |
« il est beau ton parquet », Certes, on peut vanter l'amélioration constante des produits de synthèse visant à imiter les matériaux de base comme le bois, néanmoins je suis convaincue que la sophistication du monde virtuel dans lequel nous baignons est à l’origine de la confusion des sens qui mène à ne pas faire la différence entre du lino et du bois. L'impact du monde virtuel représenté par ce que j'appellerais grossièrement le monde de l'image : télévision, cinéma, écran d'ordinateur....et même images non animées des journaux et magazines sur notre quotidien, tend à rendre tout un chacun insensible à la qualité première d'un matériau, sa matière, au point de ne plus en percevoir les qualités autres que visuels. De plus, habitués que nous sommes à percevoir l'image en mouvement, nous ne prétons plus guère attention aux détails de l'image figée que nous appréhendons dans sa globalité., c'est ainsi que la répétition strictement symétrique des tâches symbolisant les noeuds sur le soi disant parquet en bois naturel a pu échapper à la vigilance de mes visiteurs. | |
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10 janvier 2010
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Le théâtre de marionnettes ; Kleist encore et toujours
"Sur le théâtre de marionnettes" est un texte très concis où il est question de la beauté, de la grâce ; de ce qui permet de l'atteindre et de ce qui lui nuit. kleist illustre son discours avec les marionnettes, la danse, la machine, l'animal, s'intéressant au langage du corps et de l'esprit, à la pesanteur, au sens de l'équilibre, à la spontanéité, à la justesse, à l'instinct, aux intentions mal placées, pour en arriver à l'arbre de la connaissance.
Lire le texte de Kleist :linkhttp://www.balat.fr/IMG/pdf/Kleist.pdf
Les deux images ont été créées à partir d'un même dessin réalisé en pensant au passage du "Théâtre de Marionnettes" où Kleist met en scène le combat d'un escrimeur contre un ours. L'animal ne se laisse prendre à aucune des feintes de l'homme et ne réagit qu'aux attaques véritables qu'il pare sans peine.
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9 janvier 2010
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18:16

Nous y voilà, une image, des regards et du texte.
C'est ce qui nourrira ce blog.
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